Ma révolte contre l'ignorance avait pris naissance dès l'étendard de la Liberté accroché sur la devanture de la mairie de mon douar. Et, de lecture en lecture et sautant d'un livre d'histoire à un livre de géographie, j'ai pu connaitre d'abord les hommes de ma terre et ensuite lier une relation sans faille avec ma terre, cette terre que je croyais étroite et n'avait comme limite que les collines de mon douar.

L'Algérie était à moi et tous les hommes qui y vivaient étaient mes frères. C'est ce que les livres m'avaient révélé après les avoir côtoyés Jours et Nuits.

Arrivé à un âge adulte, j'ai côtoyé des gens que l'Histoire elle aussi m'avait dit qu'ils sont mes frères et que je dois aimer et vivre avec eux sans crainte aucune ; à condition de partager avec eux non pas leurs biens mais leurs coutumes et us et ne point faillir à leurs lois ni dévier des voies tracées avant même que je ne sorte des entrailles de ma mère. D'autres livres venus d'autres terres et écrits par des hommes aux noms qui n'ont rien avec celui que je porte et que portent ma mère, mon père, mes frères et tous ceux qui y vivent dans un pays que la Géographie m'avait dit mien .

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